Credit : Marisa McClellan
Suite de notre dossier « consommer autrement » : le troc alimentaire
Le troc est la forme de commerce la plus vieille qui existe et, après avoir été délaissé pendant des décennies, il revient au galop dans nos modes de consommation. Tout d’abord bien sûr, c’est avec notre entourage que nous avons tendance à pratiquer le troc, ce qui limite assez rapidement les possibilités, tout simplement parce que c’est plus pratique, et parce que nous n’irions pas spontanément proposer du troc à des inconnus dans la rue. Et pourquoi pas ?
L’Angleterre a dernièrement vu émerger le food swapping, que l’on pourrait traduire en français par troc alimentaire, et qui consiste en des réunions de volontaires, où l’on s’échange ail contre œufs, pommes contre glace, ou encore thé contre carottes, sans qu’à un seul moment n’ait lieu de transaction financière.
Pour certains, le food swapping est un moyen d’échapper aux effets de la crise, pour d’autres, c’est aussi une manière de consommer sans avoir recours au réseau de distribution classique, tout comme ceux qui choisissent de consommer via les AMAP. Le troc alimentaire est également une solution trouvée face à l’immensité du gaspillage alimentaire aujourd’hui, et, à l’image des concepts en vogue comme le covoiturage, le social dining et autres, cela traduit une volonté de se rapprocher d’autrui, de faire partie d’une communauté, car les moments de food swapping sont également des moments où, plus que de la nourriture, on échange des recettes, notre intérêt pour la cuisine, on rencontre de nouvelles personnes ; bref, un moyen d’aider à retisser des liens sociaux dans une société de plus en plus individualiste.
Si la pratique est déjà bien installée au Royaume-Uni, au Canada et aux Etats-Unis, à quand le tour de la France, vous demandez-vous sûrement ? A n’en pas douter, ça ne saurait tarder. Il existe déjà un site de troc en ligne, www.trocalimentaire.com, où sont répertoriées des propositions d’échanges selon les départements, et www.foodswapnetwork.com, le site grâce auquel les rencontres de food swapping sont organisées, identifie pour le moment un unique réseau français, situé en Charente Maritime, qui est très certainement le premier d’une longue liste à venir !
